Le Rêve d’Alice Guy

Ceci est un court-métrage que j’ai écrit, réalisé, produit et dans lequel je joue le rôle titre d’Alice Guy, la première femme réalisatrice de fiction du cinéma. Alice Guy était la secrétaire de Léon Gaumont au début du siècle dernier et elle a été la première femme à mettre en scène des comédiens face à la caméra.  En 1895, après une présentation du Cinématographe des frères Lumières, Léon Gaumont décide de vendre ce nouvel appareil révolutionnaire. Passionnée, Alice demande l’autorisation à son patron de l’utiliser. Monsieur Gaumont accepte à condition que “son courrier n’en souffre pas”. 

Entre les États-Unis et la France cette pionnière a réalisé plus de 1000 films et ses créations sont aussi ingénieuses que féministes. Dans son engagement, Alice Guy a également été la première à diriger un casting de comédiens de couleur dans le film « A fool and his money » en 1912. Malgré son talent et son influence dans le cinéma, nombreux de ses films étaient crédités sous d’autres noms jusqu’à sa mort en 1968.

Ceci est une rêverie poétique qu’Alice Guy aurait pu avoir à l’époque. Chacun des tableaux est inspiré d’un de ses court-métrages existants et je vous invite à retrouver les références de ses films disponibles sur YouTube. En 2018 le documentaire “Be Natural: The Untold Story of Alice Guy-Blaché” présentait la vie incroyable de l’artiste à travers la voix off de Jodie Foster. Le documentaire “Alice Guy l’inconnue du 7ème art” est toujours disponible sur ARTE et la BD “Alice Guy”, écrite et illustrée par Catel et Bocquet, est disponible dans la plupart des librairies. 

J’espère que vous serez aussi inspirés que je l’ai été en découvrant cette artiste et son talent.  J’invite à dîner tous ceux qui trouveraient toutes les références de ses films dans ce petit hommage que je vous propose.

Merci à tous ceux qui m’ont aidée et ont participé à ce projet qui m’est très cher. 

Camille



ENGLISH VERSION

This is a short film I wrote, directed produced and in which I play the title role of Alice Guy-Blaché, the first female director of fiction in the history of cinema. Alice Guy was Léon Gaumont’s secretary at the beginning of the last century and she was the first woman to ever direct actors in front of the camera. In 1895, the Lumière brothers introduced to the world the « Cinématographe », the first camera. Léon Gaumont decided to sell this revolutionary new device. Fascinated, Alice asked her boss for permission to use the camera to make her own films. Mr. Gaumont agreed under the condition that she “would be able to keep up with her mail.”

Between the United States and France, this pioneer made more than 1,000 films and her creations are as ingenious as they are feminist. Alice Guy was also the first to direct nonwhite actors in the film « A fool and his money » in 1912. Despite her talent and influence in cinema, many of her films were credited under other names until her death in 1968.

This short-film is a poetic reverie that Alice Guy might have had at the time. Each of the story presented here has been inspired by one of her existing short-films and I invite you to discover some of her films available on YouTube. In 2018 the documentary « Be Natural: The Untold Story of Alice Guy-Blaché » presented the incredible life of the artist narrated by the voice-over of Jodie Foster. The documentary « Alice Guy l’inconnue du 7ème art » is still available on ARTE and the comic book « Alice Guy » written and illustrated by Catel and Bocquet is available in most bookshops in Europe.

I hope you will be as inspired and enchanted by this visionary artist as I was. I invite to dinner all of those who find all the references of her films in this small tribute that I propose to you. Thank you to all of those who helped me make this film.

Camille



Poème: Le Rêve d’Alice Guy

Je fais souvent un rêve,

Un rêve couleur de lune.

Dans mon rêve la lune est femme,

Doucement, tendrement, elle vient éveiller mon âme.

La charmante envoutante m’invite pou un voyage palpitant,

Un voyage grisant dans la nuit fuyante des temps.

Dans mon rêve je rencontre une fée,

Sa Majesté, Reine Mère, que j’ai toujours cherché.

La mère de toutes les muses insoumises, poétesses insolites,

Magiciennes troublantes, déesses inégalées.

La source de mes idées, de mon courage, de ma créativité.

Que tient-elle entre ses jolies mains?

Est-ce un caprice, un baiser, la promesse d’un meilleur lendemain?

Les hommes ne pourraient me dompter, je saurais bien les dissuader.

Je serais libre d’aimer sans jamais me justifier.

Le coeur tremblant, mon âme en feu,

Je cueillerais un baiser sur cette bouche tant désirée.

Devant tant de beauté, fleur de délice, de luxure, de volupté,

Par cette caresse délicieuse, mon amour ne sera plus secret.

Dans mon rêve, je ne serais plus figée,

Amazone conquérante, je m’évaderais sur mon cheval ailé,

En selle, en quête de paix et de liberté.

My queen would be a black king,

A shining prince, triumphant from the ring,

Beau et rayonnant, en chef de clan,

Il mènerait la danse, digne et souverain.

Tant que mon courrier n’en souffre pas!

N’est-ce pas Monsieur Gaumont?

Je resterais, dans vos bureaux malgré moi,

Je lécherais vos lettres Monsieur, de mes lèvres asséchées,

Prétendue ingénue, derrière mon joli minois,

Savez-vous qui je suis?

La lune folle serait gourmande,

Elle s’offrirait à moi comme une offrande,

Impétueuse, pure et féminine,

Je collerais des papillons humides sur la peau de mon désir timide.

Dans la nuit, dans l’abandon, d’humeur volage,

Ce sera l’heure du délire, à la lueur de la lune sauvage,

Nous boirons notre désir, miel de notre folie,

Absinthe, magie, explosion d’euphorie,

Sans halte, sans trêve, loin de la mélancolie,

Nous danserons la joie, jusqu’à l’épuisement,

Avant que je ne m’envole dans un doux frémissement.

Sur ma fusée volante, rouge et blanche,

Je rejoindrais la lune cachée dans son silence.

Adieu mes chers amis, ce fut un long récit,

Nourrissez vos idées, de magie, de folie.

Sortie de l’ombre, je me révèle enfin,

Je suis une artiste, passionnée, visionnaire, téméraire,

Je crée avec ivresse un monde féminin,

J’érige les rêves du cinéma de demain.

Sans entrave sans émoi,

Où, enfin, mes films seraient signés de moi.

Camille Pellicer Mars 2022

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